Philippe Gondet

Déjà il faisait parler de lui depuis un bon moment. Je ne saurais dire combien de mois, mais il se montrait terrible sur les terrains de football de France et il se forgeait un nom redouté des défenses françaises. Et puis, naturellement, il fut un beau jour appelé en équipe de France. Alors je me souviens de ce match de sélection où il fut promu avant-centre de l’Equipe nationale. C’était contre la Yougoslavie le 09 oct. 1965 ; la France jouait là son va-tout , où de sa victoire dépendait sa sélection pour la coupe du Monde 1966. Or, après un match moyen où l’incertitude du sort faisait que les deux équipes ne se départageaient pas, on avait entamé largement la deuxième mi-temps. C’est alors que notre champion se vit en possession du ballon qu’il logea sans tarder à mi-hauteur et en pleine lucarne, hors de portée du goal étranger ; le seul but de la partie ! C’était le délire ; la France gagnait et ne serait plus rejointe ! Les journaux citaient à peu près ceci : « Philippe Gondet nouveau pied d’or du football français ». La réputation du nantais allait s’étendre pour plusieurs années. Mais c’est dans un match tout particulier que ses performances m’ont à cette époque-là impressionné. Il s’agissait d’un match de Championnat « Nantes-Rennes » à Marcel Saupin. J’étais avec ma femme assis à l’une des extrémités du stade c’est-à-dire derrière les buts ( je ne sais plus de quel côté ; c’est sans importance), donc, nous étions bien placés pour voir l’aboutissement des attaques vers nous. Or, il se trouva un moment du match où les buts de notre côté étaient gardés par les Rennais. Il arriva qu’une attaque nantaise se précisa. Or nous étions idéalement placés pour voir se dérouler un beau spectacle juste en vue en plan au-dessous de nous. Et puis Gondet en sa position d’avant-centre obtint la balle. Moi j’en tremblais d’attendre l’issue fatale qui ne manqua pas d’arriver ! Notre héros assura en quelques instants rapides quelques crochets pour accompagner son ballon ; il se fit irrésistible au point que trois Rennais voulant contrer ses mouvements de jambes se virent notoirement insuffisants pour l’arrêter, ils paraissaient bien faibles en leur opposition ! Donc, Gondet passa comme un superbe guerrier et il logea le cuir en plein angle sans que le goal y puisse quoi que ce fût ! La « messe était dite », le FCN gagna largement et il semblait que rien n’eût put arrêter notre avant-centre alors en pleine « bourre ». C’était olympien ! Albert BLANCHARDPhilippe Laurent, 23/1/2019